Pourquoi des travaux à Burcerat ?
La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) de 2000 puis la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) de 2006 définit la continuité écologique comme la libre circulation des organismes vivants et leur accès aux zones indispensables à leur reproduction, leur croissance, leur alimentation ou leur abri, le bon déroulement du transport naturel des sédiments ainsi que le bon fonctionnement des réservoirs biologiques. La continuité écologique a deux dimensions: l’une longitudinale, à laquelle font obstacle, principalement, des barrages, les ponts et l’autre latérale, à laquelle font obstacle des digues ou des enrochements par exemple.
Sur Cenves, amont de la petite Grosne plusieurs seuils seront à effacer. Cette année c’est celui situé vers le hameau de Burcerat qui est concerné, les travaux devraient s’étaler sur 3 semaines.
Le 5 et 6 octobre la fédération de pêche du Rhône à procédée à une pêche de sauvegarde.
Durant cette pêche on ne dénombre pas moins de 3 truites Fario nées dans la rivière et 300 écrevisses à pattes blanches (1/3 de mâle et 2/3 de femelle) sur seulement 20 mètres carrés.
D’après les techniciens de la fédération « il s’agit de l’un des rares et plus exceptionnel site de la région par rapport à la densité d’écrevisses à patte blanches au mètre carré, et parmi les trois plus important du département du rhône ».
L’écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) est considérée comme une espèce sentinelle, indicateur de la qualité de l’eau. Elle est inscrite sur la liste rouge des espèces en voie de disparition.
La larve est planctonique (zooplancton) et les adultes sont visibles de juin à septembre, l’activité est réduite en hiver. Les juvéniles consomment encore de petits invertébrés, alors que les adultes consomment quant à eux des végétaux terrestres ou aquatiques. Un cannibalisme des adultes sur les jeunes existe et contribue à réguler la démographie de l’espèce.
L’écrevisse ne se reproduit qu’une fois par an. Les œufs, entre 40 et 150, sont incubés durant six à neuf mois.
Les menaces pesant sur cette espèce sont nombreuses :
- l’écrevisse américaine introduite dans son milieu et qui est vectrice d’une maladie, qui décime les populations autochtones d’écrevisses.
- la saturation des eaux en poussières, colorants ou particules, leur canalisation, l’artificialisation et l’enrésinement des milieux et la modification du milieu ambiant
- localement, une autre menace est constituée par certains troupeaux denses de ruminants lorsqu’ils vont boire dans les rivières, dont ils piétinent les berges et le lit, laissant sur place leurs excréments et urines toxiques pour l’écrevisse
- La pollution des eaux est une autre cause de la baisse des effectifs. l’artificialisation des cours d’eau et la disparition des embâcles et autres refuges aggravent les problèmes rencontrés par l’espèce
En raison des menaces de disparition qui pèsent sur elle, la pêche est fortement réglementée.